Quand une Famille se met à Manger Bio

Quand une Famille se met à Manger Bio

Pour réduire son exposition aux pesticides, une famille a tout intérêt à se mettre à manger bio, même si cela représente un coût supplémentaire. C’est ce qu’a confirmé une famille suédoise dans une expérience originale rapportée dans une publication intitulée « Human Exposure to Pesticides From Food » publiée par l’Institut de Recherche Environnementale Suédois IVL Swedish Environmental Research Institute.

La famille étudiée était composée des parents âgés de 39 et 40 ans, et de 3 enfants âgés de 3, 10 et 12 ans qui avaient l’habitude de manger une alimentation « conventionnelle ». Ils ont continué à manger selon leurs habitudes pendant 1 semaine au début de l’expérience, puis pendant 2 semaines ils se sont mis à manger 100% bio pour toutes les catégories d’aliments : fruits, légumes, viande, poisson, céréales…

Pendant qu’ils tenaient un journal quotidien de leur alimentation, des échantillons d’urines ont été prélevés pendant la 1ère et la 3ème semaine (4 échantillons par personne et par semaine). Ces échantillons ont été analysés par le laboratoire d’IVL à Stockholm à la recherche de 12 pesticides différents (herbicides, fongicides, insecticides) et de leurs métabolites : MCPA, ETU, Atrazine, 3,5,6-Trichloro-2-pyridinol, Thiabendazole, 3,5-DCA, Boscalid, 2,4-dichlorophenoxyacetic acid (2,4-D), 3-PBA, Propamocarb, Chlormequat chloride, Mepiquat.

La comparaison entre les échantillons d’urines a clairement montré chez tous les membres de la famille une diminution nette des concentrations urinaires en pesticides avec l’alimentation bio (pour éviter un biais provoqué par la dilution des urines, les concentrations de pesticides étaient ajustées à la créatininurie).

Les concentrations en pesticides étaient diminuées en moyenne d’un facteur 9 chez les adultes et d’un facteur 12 chez les enfants. Les baisses de concentrations étaient les plus spectaculaires chez la mère et chez le plus jeune enfant qui ont vu leurs concentrations divisées respectivement par 25 et 27, au point de devenir indétectables pour certaines substances.

manger bio

Il convient néanmoins de noter que les concentrations relevées la première semaine restaient inférieures à la dose journalière admissible pour chaque pesticide pris individuellement. Mais on voit bien que l’effet cocktail joue à plein ici quand on considère la charge toxique totale de chaque individu en résidus de pesticides, et qu’il est très difficile d’évaluer les effets sur la santé d’un tel mélange.

On pourrait arguer que cette étude a été commandée par une chaîne de supermarchés suédoise qui encourage l’agriculture biologique. Mais ces résultats corroborent les résultats d’autres études scientifiques réalisées dans d’autres pays*.

Le passage à l’alimentation bio est d’autant plus important chez les enfants qui ont une consommation alimentaire plus importante par rapport à leur poids que les adultes, ce qui a pour conséquence des concentrations plus importantes en résidus chimiques dans les organismes des enfants, d’après la Swedish Chemicals Agency.

Choisir une alimentation saine et produite sans recours aux pesticides est donc un engagement à recommander aux familles si on veut parvenir à limiter les effets combinés de ces substances chimiques cumulées dans notre organisme pouvant favoriser la survenue de pathologies aussi diverses que l’obésitéle diabète type 2, des troubles thyroïdiens, des cancers ou des maladies neuro-dégénératives.

*Références :

Jörgen Magnér, Petra Wallberg, Jasmin Sandberg, Anna Palm Cousins. Human exposure to pesticides from food. A pilot study. For Coop Sverige AB

Cynthia L Curl, Richard A Fenske, and Kai Elgethun. Organophosphorus pesticide exposure of urban and suburban preschool children with organic and conventional diets. Environ Health Perspect. 2003 Mar; 111(3): 377–382.

Lu C., Toepel K., Irish R., Fenske R.A., Barr D.B., Bravo R. (2006). Organic diets significantly lower children’s dietary exposure to organophosphorus pesticides. Environ Health Perspect 114:260-263.

Oates, L., Cohen M., Schembri A., Taskova R. (2014). Reduction in urinary organophosphate pesticide metabolites in adults after a week-long organic diet. Environmental Research, 132 pp 105-111

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1 commentaire

  1. fery dit :

    oui je suis d’accord pour le bio mais existe t’il vraiment? moi je cultive bio mais avec tous les traces chimiques que laisse les avions ..et autres..je pense que je ne mange pas trop bio ..